LA LIBERTE DE L'ENSEIGNEMENT ARABE
L'enseignement arabe et les autorités
par l'imam Mouhammad Al Bachîr Al Ibrahimy
Article paru dans le numéro 66 de la revue « Al Bassa'ir » le 7 février 1949
L'enseignement arabe et les autorités
par l'imam Mouhammad Al Bachîr Al Ibrahimy
Article paru dans le numéro 66 de la revue « Al Bassa'ir » le 7 février 1949
N'y a-t-il pas dans la colonisation les stigmates de l'Enfer et chez les faibles (colonisés) les caractéristiques de ses habitants dont la plus apparente est qu'ils ne meurent pas ni ne vivent.
Tout comme l'on se protège de l'Enfer par les œuvres pieuses ayant comme fondement la foi, on se protège également de la colonisation par celles-ci ayant comme fondement la science donc si les plus grands ennemis de l'Enfer sont les œuvres pieuses alors le plus grand ennemi de la colonisation est l'enseignement.
La colonisation française interdit l'enseignement aux musulmans algériens alors qu'elle l'exige pour ses enfants au sein de sa patrie, sois donc étonné qu'une seule et même chose soit interdite dans un pays et exigée dans un autre.
Celui qui connaît la colonisation comme nous la connaissons ne sera point étonné ni surpris et plus particulièrement dans un pays comme l'Algérie dont la langue est l'arabe et la religion est l'Islam, pays accablé par la colonisation ne laissant aucun morceau de chair sans l'écharner ni aucun os sans le briser, extorquant les ressources naturelles des mains de son peuple puis s'immisçant vers le repaire des âmes pour arracher la foi de leurs cœurs.
Et parmi ces moyens, la gouvernance de leurs mosquées selon leurs passions et l'interdiction de l'apprentissage de leur religion et de leur langue.
Lorsqu'ils les ont vu errer ici et là et ont eu la certitude que sûrement ils plieraient et se soumettraient, ils proclamèrent des lois à leur encontre qui, parmi elles, les paralysèrent, qui parmi elles, les enserrèrent et toutes tuèrent.
Nous avons dit aux autorités, à maintes reprises, en toute vérité et sincérité : Certes cette communauté a concédé pour ses enfants la malnutrition mais ne tolérera pas la mauvaise éducation, elle a certes supporté par contrainte les causes de la pauvreté mais ne tolérera jamais les obligations de la mécréance.
Nous leur avons dit : Certes cette communauté est devenue pour vous semblable à la chatte dont la maîtresse est entrée en Enfer par sa cause parce qu'elle ne la nourrissait pas, ne la laissant même pas manger des insectes (par terre)1
Nous leur avons dit : Certes ces choses spirituelles que l'on nomme la religion, la croyance et la conscience sont des choses naturelles et bien plus même elles représentent des parties de l'existence humaine, donc celui qui s'y oppose est comme celui qui se heurte à une colossale montagne encourant l'ébranlement et la destruction.
Permettrez-vous l'impudeur en l'autorisant et la dissolution des mœurs en la légalisant jusqu'au laxisme des relations et le relâchement de ses composantes, il y a en cela une immense calamité, puis vous osez agir avec rigueur envers la religion et son enseignement inflexiblement.
Nous leur avons dit : Certes l'obstruction aux écoles arabes par ordres administratifs – parce que l'enseignant qui y enseigne ou l'institut qui l'administre ne sont pas agréés – est considéré comme une punition pour le jeune enfant qui n'a commis aucun péché et si cela avait été une punition corporelle, nous aurions dit : la blessure guérira, mais ceci est un châtiment dans leur religion, leurs sentiments et leurs raisons. Nous, nous voulons des personnes et choses bénéfiques pour elles-mêmes et la société alors que vous, vous voulez des voleurs, animaux nuisibles et un fléau pour elles-mêmes et la communauté.
Nous leur avons dit : Certes ces écoles que la communauté a édifiées pour ses enfants avec son propre argent sans prendre de vos caisses ne serait-ce qu'un dirham ou dinar, sont parvenues à rivaliser avec vos écoles en capacité, gérance, beauté et mise en œuvre des mesures sanitaires. L'affaire était donc close.
Donc si ce sujet aurait été traité entre nous en toute logique et construit sur une bonne intention, vous n'auriez, si vous ne vouliez pas fournir d'efforts, pas fait défection et si vous ne vouliez pas aider, vous ne vous seriez pas opposés et si vous ne nous considérez pas comme des soutiens à l'éducation de ce peuple, ne nous considérez pas comme des ennemis et perturbateurs envers votre politique colonisatrice.
Donc les nations (colonisatrices) ne cesseront d'être incapables d'enseigner et d'éduquer leurs communautés (colonisées), alors que les instituts n'ont cessé de les aider à cela, ainsi les deux parties n'auraient pas renoncé à s'entraider à l'éducation générale, à une époque d'éducation globale.
Ne résulte-t-il donc pas de ces propos logiques sur cette question votre détermination par vos actes au génocide de l'enseignement, génocide de la langue arabe et génocide de l'Islam ?
Œuvres de l'imam Mouhammad Al Bachîr Al Ibrahimy tome 3 pages 220-221
1Allusion au hadith rapporté par Al Boukhary et Mouslim
Traduit le 15 de Rabi' Al Akhir 1443 correspondant au 20 novembre 2021
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Jazakoum Allahou khairan