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فتنة ابن الأشعث :::La fitna d’Ibnul Ash’ath

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  • فتنة ابن الأشعث :::La fitna d’Ibnul Ash’ath

    La fitna d’Ibnul Ash’ath
    Shaikh Sultan Al-‘Id


    Cela fait longtemps que nous voulions proposer cette incroyable khutba de shaikh Sultan Al-‘Id. Vous verrez qu’elle est très riche en enseignements, et en écoutant le shaikh, on ne peut s’empêcher de penser à cette sagesse qui dit : « comme cette nuit est semblable à celle d’hier ! ». Wallahi, où sont les arguments des takfiris après ça !



    Ecouter le shaikh

    Louange à Allah qui a envoyé Son prophète avec la religion de vérité afin qu’elle prédomine sur toutes les religions, et Allah suffit comme témoin. Et j’atteste qu’il n’y a de divinité digne d’être adorée qu’Allah et que Muhammad est Son serviteur et Son messager. Que la salut et la prière d’Allah soient sur lui, ses compagnons et ceux qui suivent sa sunna jusqu’au jour de la Résurrection.

    Ceci dit :



    Il y a dans les récits de ceux qui sont venus avant nous des exhortations, des leçons et des avertissements : « Il y a en cela un signe pour les croyants, et ton Seigneur et le Puissant, le Miséricordieux ». Les gens entendent parler des épreuves (fitan), de leur gravité et de leurs mauvaises conséquences, mais comme on dit : par l’exemple tout devient clair.



    Parmi les épreuves qui ont secoué la communauté de l’islam, la fitna de ‘Abdurahman Ibnul Ash’ath qui a commencé en 81 (de l’hégire). L’imam Ibn Kathir explique que la cause de cette fitna est que Al-Hajjaj ibn Yussuf détestait Ibnul Ash’ath qui savait cela et il détestait lui aussi profondément Al-Hajjaj, qui était le gouverneur du Calife ‘Abdul Malik ibn Marwan sur la province d’Irak. Il disposait d’une armée de Kufa, Bassora et d’ailleurs avec laquelle il combattait le mécréant Rutbil, le roi des turcs qui a combattu l’islam et tué beaucoup de musulmans. Malgré son aversion pour lui, Al-Hajjaj nomma quand même Ibnul Ash’ath à la tête de cette armée. Al-Hajjaj le haïssait tellement qu’il disait : « A chaque fois que je le vois, je pense à le tuer ». Un jour Ibnul Ash’ath est entré auprès du Hajjaj, auprès duquel était ‘Amir As-Sha’bi, Al-Hajjaj dit : « Regarde sa démarche, par Allah j’ai envie de frapper son cou ! ». As-Sha’bi informa Ibnul Ash’ath de ce qu’avait dit Al-Hajjaj, et il répondit : « Et bien moi, je ne cesserai de le combattre jusqu’à ce que je lui enlève son commandement, si je vis jusque là. ». L’armée est donc partie combattre celle de Rutbil, ils ont pris beaucoup de ville et amassé beaucoup de butin, et Rutbil s’enfuyait devant eux d’une ville à une autre. A ce moment, Ibnul Ash’ath décida d’arrêter le combat, jusqu’à l’année suivante afin que la situation se calme et se consolide dans les contrées qu’ils avaient conquis.



    Al-Hajjaj lui écrivit en lui ordonnant de poursuivre le combat, en le blâmant et l’accusant de lâcheté et de se sauver devant le combat. Ibnul Ash’ath se mit en colère et appela les gens à se soulever contre Al-Hajjaj ibn Yussuf. Ibnul Ash’ath se leva, et c’était un poète et un excellent orateur, il dit : « Al-Hajjaj est comme celui qui dit : envoie ton esclave aux devants, s’il meurt tant pis et s’il ramène quelque chose, cela est pour toi. Si vous avancez, vous ajoutez au royaume du Hajjaj, mais si vous périssez vous êtes les ennemis, les moins que rien, puis il dit : Rompez votre serment d’allégeance à l’ennemi d’Allah, Al-Hajjaj ! sans rappeler qu’il était le calife. Rompez votre serment d’allégeance à l’ennemi d’Allah, Al-Hajjaj et prêtez serment à votre émir ‘Abdurahman Ibnul Ash’ath, car je vous prends à témoin que je suis le premier de ceux qui rompent le serment d’allégeance à Al-Hajjaj ». De tout côté les gens dirent : nous rompons notre serment d’allégeance à l’ennemi d’Allah, Al-Hajjaj, car ils le détestaient, et prêtons serment d’allégeance à Ibnul Ash’ath, sans rappeler qu’Al-Hajjaj était le gouverneur (et qu’ils lui devaient obéissance).



    Après qu’ils lui eurent prêté serment d’allégeance, la situation changea et Ibnul Ash’ath se détourna du turc mécréant pour diriger l’armée contre Al-Hajjaj, pour le combattre et lui prendre l’Irak. Au milieu du chemin, ils dirent : Si nous rompons notre serment d’allégeance à Al-Hajjaj, rompons aussi celui avec le Calife Abdul Malik ibn Marwan, le prince des croyants. Ils ont alors renouvelé leur pacte d’allégeance à Ibnul Ash’ath, lui prêtant serment sur le Livre d’Allah et la Sunna de Son prophète de renverser les imams de l’égarement et de combattre les athées (les gouverneurs). Lorsqu’Al-Hajjaj apprit qu’ils avaient rompu leur pacte d’allégeance envers lui et le prince des croyants, il lui écrivit pour qu’il lui envoie rapidement des armées. Le calife fut irrité et prit cela en considération, il lui écrivit pour le mettre en garde de se révolter contre son gouverneur, en disant : « &Ouml; Ibnul Ash’ath, tu as pris une voie trompeuse, reste dans la communauté de Muhammad. Par Allah, regarde ton âme et ne la perd pas, ne verse pas le sang des musulmans, ne divise pas la jama’a et ne romps pas le serment d’allégeance. Si tu dis : je crains que les gens ne me fassent du mal, Allah est plus en droit que tu Le craignes que les gens. N’en viens pas à verser le sang et rendre licite l’illicite, wasalamu ‘alayka ».



    Puis le Calife envoya des troupes au Hajjaj afin qu’ils combattent ceux qui étaient sortis de la jama’a. Les gens furent atteints par la fitna d’Ibnul Ash’ath et venaient à lui de tout côté, au point qu’on a dit qu’ils avaient 33 000 cavaliers et 120 000 fantassins, ils prirent Bassora et les gens lui firent serment d’allégeance de renverser le Calife et Al-Hajjaj. Ibnul Ash’ath leur dit : « Al-Hajjaj n’est rien, mais c’est le Calife qu’il nous faut combattre ». Et tous les gens de Bassora, vertueux et savants (qurra), jeunes et vieux, furent d’accord avec lui. Al-Hafidh Ibn Kathir dit : « Le nombre de ceux qui le suivait grandissait, les gens ne parlaient plus d’une seule voix… ». Puis les deux armées se sont rencontrées, les savants qui avaient rompu le pacte d’allégeance disaient : « ô vous les gens, combattez pour religion et votre vie ». As-Sha’bi, qui était parmi les imams mais qui a été tenté par Ibnul Ash’ath, dit : « Combattez-le pour son injustice, son mépris des faibles et qu’il ait fait disparaître la piété ». Puis le combat commença, les combats faisaient rage chaque jour et beaucoup de gens furent tués, cette situation dura un long moment, puis le Calife écrivit à Ibnul Ash’ath en disant : « Si vous voulez que je réprimande Al-Hajjaj, je le ferais, je vous laisserais et Ibnul Ash’ath choisira le pays qu’il veut ». Lorsqu’Ibnul Ash’ath apprit cela, il s’adressa aux gens afin qu’ils acceptent ce pacte. Mais les gens, de toute part, disaient : non, par Allah nous n’acceptons pas cela, nous sommes plus nombreux et plus forts, puis ils renouvelèrent leur pacte de renverser le Calife et furent tous d’accord sur cela.



    Le combat entre les deux groupes dura 103 jours d’après ce que rapporte Ibnul Athîr. L’armée du Calife avança, au commandement d’Al-Hajjaj qui était un fin stratège, et il ordonna de tuer plusieurs savants qui avaient rompu leur pacte d’allégeance, car les gens les suivaient et eux les poussaient au combat. C’est pourquoi l’armée du Hajjaj se dirigea vers eux et en tua un grand nombre. Après cela, Ibnul Ash’ath et ceux qui étaient avec lui furent mis en déroute. L’armée du Hajjaj les rattrapa et les gens se cherchaient des excuses et s’accusaient, après cette longue bataille. Mais Ibnul Ash’ath et un petit groupe parvint à se sauver, et Al-Hajjaj envoya derrière eux une armé pour les tuer. Ibnul Ash’ath se sauva jusqu’à entrer dans le pays de Rutbil le mécréant, le roi des turcs, qui l’accueillit et le reçu avec tous les honneurs par ruse contre les musulmans.



    Ibnul Ash’ath fut ruiné (perdu) après que sa fitna ait dévasté les bien et les personnes, et que beaucoup de ceux qui l’ont suivi furent tués. Al-Hajjaj les tua, et ceux qui restaient se sauvèrent, parmi eux ‘Amir As-Sha’bi, l’imam. Al-Hajjaj ordonna qu’on lui amène As-Sha’bi qu’on rattrapa et entra auprès de lui. As-Sha’bi dit : « je l’ai salué et lui ai dit : ô prince des croyants, les gens m’ont chargé de te demander de nous excuser. Et je ne dirai ici que la vérité : par Allah nous nous sommes rendus malade pour toi, nous t’avons combattu et nous avons fait tout ce que nous pouvions. Mais nous n’avons point été parmi les vainqueurs, ni parmi les pieux, ainsi Allah t’a donné le dessus sur nous et t’a secouru. Si tu nous châties c’est pour nos péchés et ce que nos mains ont commis. Et si tu nous pardonnes c’est par ta compassion, mais les preuves sont contre nous ». Lorsque le Hajjaj vit ses supplications et la reconnaissance (des fautes commises), il dit : « &Ouml; Sha’bi, par Allah je t’aime plus que ceux qui entrent auprès de nous, alors que leurs épées coulent encore de notre sang et disent : je n’ai rien fait. Tu es en sécurité auprès de nous, ô Sha’bi ! ». Puis le Hajjaj lui dit : « &Ouml; Sha’bi comment étaient les gens contre nous ? », et Al-Hajjaj était bon envers lui avant qu’il ne soit entraîné dans la fitna. As-Sha’bi dit : « Qu’Allah améliore l’émir ! Je me suis réveillé après avoir été séduit, je me suis rendu les choses difficiles, je me suis assis avec les gens, j’ai aimé le soucis, j’ai laissé les frères pieux et je n’ai trouvé aucun successeur à l’émir ». Al-Hajjaj lui dit : « Pars, O Sha’bi » et il partit en sécurité.

    Puis Al-Hajjaj exécuta ceux qui avaient suivi Ibnul Ash’ath, au point où on a dit qu’il a tué 130 000 personnes, parmi eux Muhammad ibn Sa’d Ibn Abi Waqqas, et un groupe de vertueux dont le dernier fut Sa’id Ibn Jubayr. Il y eut aussi un groupe de nobles qui suivit Ibnul Ash’ath, parmi lesquels : Muslim ibn Yassar, Abul Jawza, Abul Mihan Ar-Rihahi, Malik Ibn Dinar et Hassan Al-Basri. Car on a dit à Ibnul Ash’ath, si tu veux que les gens combattent à tes côtés comme ils ont combattu aux côtés de ‘Aisha le jour de la bataille d’Al-Jamal (la bataille du chameau), fais sortir avec toi Hassan Al-Basri, ce qu’il fit. Et parmi ceux qui se sont révoltés avec lui Sa’id Ibnu Jubayr, Ibn Abi Layla Al-Faqih et Talha ibnul Musarif… et d’autres, et le secours est auprès d’Allah. Ayyub dit : « Il n’y aucun d’eux qui ne se soit pressé vers Ibnul Ash’ath sans revenir de son empressement, et aucun n’a réussi, sauf celui à qui Allah a accordé sa louange et l’a préservé (de cette fitna). Puis Al-Hajjaj écrivit à Rutbil, le roi des turcs qui avait accordé l’asile à Ibnul Ash’ath : « par Celui en dehors de qui il n’y a pas de divinité digne d’adoration, si tu ne me rends pas Ibnul Ash’ath, j’enverrai contre toi un million de combattants ». Lorsque l’avertissement du Hajjaj se précisa, Rutbil consulta les gouverneurs et décida d’emprisonner Ibnul Ash’ath avant qu’Al-Hajjaj envoie son armée et ne prenne tout le pays. Alors Rutbil rendit Ibnul Ash’ath accompagné de trente de ses suiveurs, mais alors qu’ils étaient en chemin, Ibnul Ash’ath parvint à monter en haut d’une tour et à se jeter dans le vide. Il mourut sur le coup. On coupa la tête d’Ibnul Ash’ath, on tua les autres et on envoya leurs têtes au Hajjaj qui ordonna qu’on la montre partout en Irak puis il l’envoya au prince des croyants ‘Abderahman Ibn Malik qui la montra partout dans le Sham, puis on l’envoya chez l’émir ‘Abd Al-‘Aziz en Egypte, puis il fut enterré.



    Al-Hafidh Ibn Kathir dit : « Comme il est étonnant qu’ils lui aient prêté serment d’allégeance, comment se sont-ils accrochés à quelqu’un envoyé pour combattre Rutbil par le prince des croyants pour le renverser alors qu’il fait partie des califes de Quraysh. Ils ont prêté serment d’allégeance à un soldat sur ce qu’aucun savant n’a rendu obligatoire. Et par cette cause, beaucoup de gens sont morts, nous sommes à Allah et c’est vers lui que nous retournons. ». Un homme des Ansar est venu voir ‘Umar ibn ‘Abd Al-‘Aziz et lui a dit : « je suis untel fils d’untel, mon grand père untel est mort à Badr et mon grand père untel est mort à Uhud », et il citait ses ascendants et ‘Umar dit : « Par Allah ! &Ccedil;a ce sont des exploits (actes de bravoure), et pas la bataille d’Al-Jamal (où certains ont voulu se soulever contre ‘Ali) et ce qu’a fait Ibnul Ash’ath et ceux qui l’ont suivi, en sortant contre les gouverneurs et en faisant couler le sang des musulmans. Et il n’y a de force et de puissance qu’en Allah le Seigneur de l’univers ». Voilà ce que je dis et je demande pardon à Allah pour moi et pour vous, demandez –lui pardon car Il est le Pardonneur et le Miséricordieux.



    (…) Nous venons de voir comment la fitna d’Ibnul Ash’ath s’est répandue et à quoi elle a mené : une grande fitna, la division, la mort de plus de 100 000 musulmans. Mais il on peut en tirer plusieurs choses, parmi lesquelles :



    1_ Au départ, la fitna a une douceur (une bonne apparence) qui tente la plupart des gens, sauf ceux qu’Allah a préservé. Beaucoup de savants se sont révoltés avec Ibnul Ash’ath, alors que dire des gens de la masse. Au début sa parole était forte et incitatrice, et il poussait à se révolter contre le Calife. Abu Ja’fari disait : « &Ouml; vous les gens, combattez pour votre religion et votre vie, car s’ils vous dominent ils pervertiront votre religion et domineront vos vies ». ‘Amir As-Sha’bi disait : « &Ouml; vous les gens, combattez-les, et n’éprouvez aucun regret à les tuer, car je ne connais personne sur terre de plus injuste et de plus tyrannique qu’eux » Et Sa’id ibn Jubayr disait de même. Par Allah, s’ils savaient où cela a mené ils n’auraient pas dit ce qu’ils ont dit, mais la fitna rend aveugle ! Allah préserve-nous, Toi qui est puissant et pardonneur.



    2_ Lorsque la fitna arrive, elle touche les pervers et les pieux, Allah dit : « Craignez une épreuve qui n’atteindra pas seulement ceux d’entre vous qui ont été injustes ». Ibnul Athîr rapporte que lorsque l’armée d’Ibnul Ash’ath s’est retournée contre Al-Hajjaj, celui-ci prenait le pacte d’allégeance des gens, mais c’était un oppresseur et il n’acceptait aucun pacte sans qu’il n’ait dit : « Témoigne contre toi que tu renies (kafir) ». C'est-à-dire renier le serment d’allégeance et à porter les armes. S’il disait oui, il acceptait son serment, sinon il le tuait. Un homme de la ville d’Ath’am vint le voir et il était hautement considéré par tous les gens. Al-Hajjaj l’informa de cette question et l’homme polémiqua, Al-Hajjaj lui dit : « Tu veux nous tromper ! Témoignes-tu que tu es mécréant ? ». L’homme dit : « Quel mauvais homme je ferais si j’adorais Allah pendant 80 ans puis que je témoignais contre moi de la mécréance ». Al-Hajjaj lui dit : « Alors je vais te tuer ». L’homme lui dit : « Même si tu me tues (je ne le dirais pas) ». Al-Hajjaj le tua, et tout le monde, du Sham à l’Irak, implora la miséricorde d’Allah pour lui et s’attrista de sa mort.



    3_ Lorsque la fitna se retourne contre ceux qui y ont participé, ils regrettent à cause de ce qu’ils voient comme épreuve et mal. Fayrus ibnul Hussayn fut fait prisonnier et amené devant Al-Hajjaj qui lui dit : « Abu ‘Uthman, qu’est-ce qui t’a fait sortir avec eux ? Par Allah ta chair n’est pas comme la leur, ton sang n’est pas comme le leur. » Il dit : « &Ouml; émir, c’est la fitna qui m’a emporté ». Il ordonna alors qu’on lui coupe la tête. Puis Al-Hajjaj appela Ibn ‘Umar ibn Musa, il s’excusa et dit : « Qu’Allah améliore l’émir, c’était une épreuve qui a entraîné les pieux et les pervers et nous avons été entraîné. Allah t’a donné la supériorité sur nous, si tu nous pardonnes c’est par ta vertu, sinon tu oppresses des pécheurs ». Al-Hajjaj dit : « Tu mens lorsque tu dis qu’elle a entraîné tout le monde, (elle n’a entraîné) que les pervers et les bons ont été préservés. Et puisque tu reconnais (ton péché) cela te servira, pars en paix » Mais Al-Hajjaj ordonna qu’on lui coupe la tête. Ensuite Al-Hajjaj appela Ilqam ibnul Mu’aym et lui dit : « Qu’est-ce qui t’a fait sortir avec Ibnul Ash’ath et qu’espérais-tu ? ». Il dit : « Je voulais qu’Ibnul Ash’ath prenne le pouvoir et me confie l’Irak comme ‘Abdul malik te l’a confié ». Alors le Hajjaj le tua. Puis il appela Asha Amzan qui était un poète qui avait suivi Ibnul Ash’ath et faisait des poésies pour pousser les gens à renverser le Calife. Lorsqu’il entra auprès du Hajjaj il s’excusa (en faisant une poésie dans laquelle il louait le calife). Al-Hajjaj lui dit : « Par Allah, nous ne te louons pas, ô ennemi d’Allah ! Tu as dit ce que tu as dit pendant la fitna et poussez les gens contre nous ». Il lui coupa la tête et il rejoint ses semblables.



    4_ Lorsque commence la fitna, ceux qui la provoquent attirent à eux les élites afin de les prendre comme preuve auprès des gens, on a dit à Ibnul Ash’ath, si tu veux que les gens combattent à tes côtés comme ils ont combattu aux côtés de ‘Aisha le jour de la bataille d’Al-Jamal (la bataille du chameau), fais sortir avec toi Hassan Al-Basri, ce qu’il fit. Certains imams sont sortis avec Ibnul Ash’ath, comme Sa’id ibn Jubayr, Malik ibn Dinar et d’autres encore, et ceux qui ont été préservés l’ont été par la grâce d’Allah. C’est pour cela que le prophète (salallahu’ alayhi wasalam) cherchait protection auprès d’Allah contre les épreuves et il ordonnait de le faire dans chaque prière, car certaines (épreuves) peuvent aveugler l’homme sage. Car ces fitna séduisent par le grand nombre de gens qui les soutiennent, c’est pour cela que plus de 150 000 hommes ont combattu avec Ibnul Ash’ath, et même un groupe de personnes illustres, mais ce qu’ils ont fait n’a pas été accepté, car cela est contraire aux texte qui ordonnent de rester avec la jama’a et de patienter, et interdisent la révolte, la division et la dispute. Ayyub dit : « Il n’y aucun d’eux qui ne se soit pressé vers Ibnul Ash’ath sans revenir de son empressement, et aucun n’a réussi, sauf celui à qui Allah a accordé sa louange et l’a préservé (de cette fitna) ». L’imam Ibn Batta Al-‘Uqburi dit dans sa mise en garde contre le fait d’être trompé par le grand nombre : « A notre époque, les gens sont comme un groupe d’oiseaux, ils se suivent les uns les autres. Si quelqu’un venait prétendre la prophétie, alors qu’il sait que Muhammad (salallahu’ alayhi wasalam) est le dernier des prophètes, ou si quelqu’un prétendait être Allah, il trouverait des gens qui le suivraient. Nous cherchons protection contre les épreuves apparentes ou cachées. ».



    5_ Les conséquences de la fitna sont désastreuses et mènent à la perte. Ainsi Ibnul Ash’ath est parti comme chef de l’armée musulmane pour combattre sur le sentier d’Allah, puis il est devenu le responsable de cette fitna, il a laissé le combat contre les mécréants et s’est retourné contre les musulmans. A cause de lui, beaucoup ont été tué, les choses ont changé, le mal s’est répandu, au point où il a rejoint Rutbil, le roi des mécréants qu’il combattait peu avant cela, et qui l’a accueilli par ruse contre les musulmans. Ainsi est la fitna, elle amène celui qui la provoque (ou la suit) à des choses qu’il ne veut pas. Et si Ibnul Ash’ath c’était arrêté là cela aurait été moindre mal, et pourtant comme est grand son mal. Lorsque Rutbil l’a abandonné et renvoyé au Hajjaj, celui-ci s’est enfui en chemin et s’est jeté d’une tour, qui aurait pu penser que sa fin allait être celle-ci.



    6_ Ibnul Ash’ath a donné à sa fitna l’habit de la religion, et il a prétendu que cela faisait partie de la réprobation du mal et du secours de la religion, mais la réalité est contraire à cela. Ibnul Athîr rapporte qu’Al-Hajjaj haïssait Ibnul Ash’ath et disait : « A chaque fois que je le vois, je pense à le tuer ». Ibnul Ash’ath cherchait cela et disait : « Et bien moi, je ne cesserai de le combattre jusqu’à ce que je lui enlève son commandement, si je vis jusque là. » (…). Celui qui divise la jama’a et répand la fitna est un homme qui suit se passions dont le cœur est malade et qui est en contradiction avec la sunna, même s’il présente cela comme le fait de réprouver le mal.



    7_ Lorsque commence la fitna, le premier qui se brûle est celui qui l’a allumée, les choses se retournent contre lui, il se laisse dominer par les ignorants qui sont avec lui au point que le commandement leur appartient. Le calife a écrit à Ibnul Ash’ath en lui proposant de réprimander Al-Hajjaj et de lui accorder une terre… Ibnul Ash’ath s’adressa aux gens en leur disant : « Acceptez tant que vous êtes forts et puissants » Mais, de toute part, les gens dirent : non, par Allah nous n’accepterons pas, nous sommes plus forts et plus nombreux qu’eux. Ils renouvelèrent leur engagement de renverser le calife et prêtèrent serment à Ibnul Ash’ath, et voyez ce qu’ils sont devenus.



    8_ Celui qui se sépare de la jama’a et entre dans la fitna est seul, et ceux qui l’aimaient et le soutenaient se détournent de lui. As-Sha’bi raconte dans quel état il était après avoir rompu son pacte d’allégeance et avoir rejoint Ibnul Ash’ath : « j’ai perdu les frères pieux et je ne trouve aucun successeur à l’émir ». C’est pour cela que les savants sont attentifs à réunir les gens en période de troubles. Hamdan rapporte : « Les savants de Bagdad se sont réunis chez Abu ‘Abdillah, l’imam Ahmad Ibn Hanbal, et ils lui dirent : la chose a grandi et s’est répandue, ils voulaient dire la parole de ceux qui disent que le Qur’an est créé, nous n’agréons pas son commandement et son sultanat. L’imam Ahmad débattit avec eux sur ce point et dit : réprimez vos cœurs et ne vous soulevez pas d’un pouce (contre l’émir), ne rendez pas la situation difficile aux musulmans, et ne versez pas votre sang et le leur, regardez les conséquences et patientez jusqu’à ce que cela s’éclaircisse. Puis il leur dit : le fait que nous nous révoltions n’est pas correct, cela est contraire aux textes ». L’imam Ahmad dit cela alors que le gouverneur lui a fait du mal, l’a emprisonné et fouetté, malgré cela il leur interdit d’affronter les gens. Les gens de la sunna sont les gens de la justice, du regroupement, du suivi des textes, ils espèrent ce qu’il y a auprès d’Allah.



    Et la dernière chose que l’on peut tirer de cette histoire est l’importance de s’accrocher au comportement religieux adéquat en période de troubles. Parmi ce bon comportement : prendre garde à la fitna et à ceux qui la provoquent ; la compassion et la douceur ; il ne faut pas se presser d’accepter les pensées et les avis ; la bonté avec les gens qu’ils soient dans l’erreur ou la vérité. La douceur n’est pas ajoutée à une chose sans qu’elle ne l’embellisse, et elle n’est pas retirée d’une chose sans l’enlaidir. L’obligation de rester avec la jama’a des musulmans et leur gouverneur et ne pas se séparer, d’après la parole d’Al-Hudhayfa, lorsque le prophète (salallahu’ alayhi wasalam) lui a parlé des fitnas, il demanda au prophète : Que me conseilles-tu si je vis cela ? Il dit : « Reste avec la jama’a des musulmans et leur imam ». Revenir vers les savants de la sunna, les gens du tawhid et l’avertissement contre le fait de s’en écarter et de les contredire pour répondre à leurs opposés. Par Allah la première porte qui amène l’homme à la fitna est de critiquer les savants, de prendre des avis chez d’autres qu’eux. Et celui que vous voyez critiquer nos savants, sachez qu’il est atteint par la fitna, car fait partie des signes des gens de l’innovation le mépris pour les savants de la sunna. Fait aussi partie du bon comportement, de peser les avis, les groupes sur la balance des gens de la sunna et du tawhid. Ce qui est conforme à ce sur quoi étaient les salafs est accepté, sinon cela est rejeté. En période de troubles, on ne dit pas tout, si seulement certaines personnes laissez ces choses importantes aux grands savants pour préserver l’unité, que celui qui a un avis le leur rapporte, (comme Allah dit ) : « Quand leur parvient une nouvelle rassurante ou alarmante, ils la diffusent. S'ils la rapportaient au Messager et aux détenteurs du commandement, ceux d’entre eux qui en cherchent le sens, l’auraient appris (de la bouche du Prophète et des détenteurs du commandement). ». &Ouml; Allah, protège-nous des épreuves apparentes et cachées…



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